Carnets de citations : De l’agir N°7

« Ce qui nous manque, c’est la faculté créatrice pour imaginer ce que nous connaissons; ce qui nous manque, c’est l’impulsion généreuse à accomplir ce que nous imaginons; ce qui nous manque c’est la poésie de la vie … » (Shelley)

« Celui qui se livre complètement au présent est condamné à réagir sans cesse à des faits accomplis. (…) Celui qui ne trouve pas la force de rêver ne trouvera point la force de lutter. » (Oscar Negt)

« Il n’y a de libération que pour ceux qui se mettent intérieurement et extérieurement en état de sortir du capitalisme, qui cessent de jouer un rôle et commencent à être des humains. » (Gustav Landauer )

« Le moment de prendre l’initiative ne vient jamais pour ceux qui attendent que les « conditions objectives » marquent leur heure dans l’histoire. » (Jaime Semprun)

« J’ai toujours ressenti le « refus de parvenir ». Ainsi, je n’ai jamais occupé de poste dans le mouvement ouvrier. J’ai assumé des tâches, exercé des responsabilités, certes, mais pas pour de l’argent et sans jamais avoir un statut particulier. J’ai toujours été dans des situations où j’étais éligible et révocable. Jamais je n’aurais voulu avoir une position de permanent. Cela ne me séduit absolument pas; je garde ainsi ma liberté et je peux vraiment exprimer ce que je pense. Je ne veux pas me vanter, mais je sais que dès que tu reçois de l’argent, tu n’es plus ton propre maître car tu dois t’identifier aux gens qui te paient. Du coup, tu perds ton indépendance. Pour moi, cela a été important de ne jamais occuper un poste; si on me l’avait proposé, je l’aurais refusé. » (Paul Mattick)

« Notre guerre à nous serait une guerre de décrochage. Il nous faudrait contenir l’ennemi par la silencieuse menace d’un désert vaste et inconnu et ne nous découvrir qu’au moment de l’attaque. » (T. E. Lawrence)

«  J’avais besoin d’imaginer des mondes radicalement différents car même les récits qui me traversaient parvenaient à brider cette exploration. Je résistais en imaginant ne pas résister. Je résistais en voulant échapper aux récits de résistance qui s’ajustaient toujours aux systèmes d’oppression. » (Elena Aguilar Gil)

« Je suis toujours restée aussi loin que possible du système. Je n’ai jamais eu de métier réel, j’ai fait des petits travaux. C’est bien sûr un choix personnel qui suppose quelques acrobaties et qu’on ne peut réclamer de personne d’autre. De toute façon, je ne sais pas comment j’aurais pu vivre autrement, même si c’est au prix d’une certaine précarité. Car le fait est qu’on ne vous paye jamais pour être libre. Ainsi me parait-il difficile d’avoir un rapport critique à ce monde, tout en étant rétribué pour y exercer un certain pouvoir. C’est aujourd’hui malheureusement autant le cas des intellectuels majoritairement universitaires que celui des artistes cherchant de plus en plus à être subventionnés. Du coup, il ne faut pas s’étonner que les intellectuels, à quelques exceptions près, aient de moins en moins de scrupules à se faire les justificateurs de ce qui est, quand les artistes se laissent réduire au rôle d’animateurs culturels. Il n’y a pas d’un côté la vie et de l’autre la pensée ou l’art. Telle est pour moi l’inconséquence majeure à l’origine de l’actuel triomphe de l’insignifiance. » (Annie Le Brun)

« L’urgence n’est pas de défendre « les libertés », mais de réinventer la liberté. Le déclin programmé des libertés partielles n’est que l’autre face du triomphe d’une conception avilie de la liberté humaine, à peu près réduite à celle que demande le système marchand et technicien. » (Groupe Marcuse)

« L’idée moderne de liberté s’est constituée contre le repoussoir des mondes fermés d’antan, de la vie de village ou dans les petits quartiers, avec leurs commérages et leur contrôle social de proximité. L’indépendance économique et le contact direct avec la nature ont été sacrifiés à ce désir d’anonymat. Or, en ce début de XXIe siècle, l’anonymat – qui a gagné bien des campagnes – n’a plus rien de protecteur. La liberté ne se conquiert pas en fuyant notre humanité mais en l’élaborant autrement. » (Groupe Marcuse)

« C’est parce que les virtualités du système actuel prennent corps sans rencontrer d’opposition qu’on semble devoir aboutir à une société totalitaire complètement intégrée. Pour mettre obstacle à ce mouvement, il faudrait que les classes opprimées « se libèrent à la fois d’elles-mêmes et de leurs maîtres. » (Paul Mattick)

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