De cette lignée libertaire et anarchiste durant un siècle et demi, précurseurs de l’Écologie Sociale et du Communalisme, cette liste présentera les principaux ouvrages disponibles.
« Là où le sol s’est enlaidi, là où toute poésie a disparu du paysage, les imaginations s’éteignent, les esprits s’appauvrissent la routine et la servilité s’emparent des âmes et les disposent à la torpeur et à la mort. » (Élisée Reclus)
- Élie Reclus (1827-1904), journaliste, écrivain, ethnologue et militant anarchiste
- Élisée Reclus ( 1830-1905 ), Géographe, Communard, théoricien anarchiste
- Paul Reclus (1858-1941 ), Ingénieur, professeur, militant anarchiste partisan du communisme libertaire
- Jacques Reclus (1894-1984), Sinologue, enseignant et militant libertaire
Écrits sociaux de Élisée Reclus
Le tigre peut se détourner de sa victime, mais les livres de banque prononcent des arrêts sans appels; les hommes, les peuples sont écrasés sous ces pesantes archives, dont les pages silencieuses racontent en chiffres l’œuvre impitoyable. Si le capital devait l’emporter, il serait temps de pleurer notre âge d’or, nous pourrions alors regarder derrière nous et voir, comme une lumière qui s’éteint, tout ce que la terre eut de doux et de bon, l’amour, la gaieté, l’espérance. L’Humanité aurait cessé de vivre.
Les politiciens contemporains à tous les degrés, représentent, pris en masse, et la part faite de quelques exceptions, une des classes les plus viles et les plus bornées, de sycophantes et de courtisans qu’ait jamais connues l’humanité.
Tous ceux qui règnent et commandent, ramenant avec complaisance le regard sur leur propre personne, répondent « C’est nous qui sommes l’élite; nous qui représentons la substance cérébrale du grand corps politique. » Amère dérision que cette arrogance de l’aristocratie officielle, s’imaginant constituer la réelle aristocratie de la pensée, de l’initiative, de l’évolution intellectuelle et morale !
Jamais ceux qui pensent ne doivent oublier que les ennemis de la pensée sont en même temps par la force des choses, par la logique de la situation, les ennemis de toute liberté.
La joie d’apprendre de Élisée Reclus
Pour Reclus, le savoir permet non seulement de se construire, mais aussi de s’appartenir. C’est selon lui à travers l’étude et l’observation de notre milieu que les contours de notre existence et de notre condition terrestres apparaissent le plus distinctement. La personne humaine ne peut se connaître hors de son appartenance à la nature. Plutôt que d’opposer culture et nature, il choisit volontairement de les penser ensemble.
L’homme et la terre de Élisée Reclus
Ou bien les opprimés se soumettent, ayant épuisé leur force de résistance : ils meurent lentement et s’éteignent, n’ayant plus l’initiative qui fait la vie ; ou bien c’est la revendication des hommes libres qui l’emporte, et, dans le chaos des événements, on peut discerner de véritables révolutions, c’est-à-dire des changements de régime politique, économique et social dus à la compréhension plus nette des conditions du milieu et à l’énergie des initiatives individuelles.
La Commune de Paris au jour le jour de Élie Reclus
Quelques semaines de fierté, de liberté pour le peuple de Paris. Malgré l’étau des troupes versaillaises qui se resserrait de jour en jour, les Communards ont eu le temps de remettre en question l’existence d’exploitation et d’humiliation qui était leur lot depuis des siècles. Comme le dit Louise Michel « on voulait tout à la fois, arts, sciences, littérature, la vie flamboyait. On avait hâte de s’échapper du vieux monde ».
L’évolution, la révolution et l’idéal anarchique de Élisée Reclus
Il est cependant des esprits timorés qui croient honnêtement à l’évolution des idées, qui espèrent vaguement dans une transformation correspondante des choses, et qui néanmoins, par un sentiment de peur instinctive, presque physique, veulent, au moins de leur vivant, éviter toute révolution.
Plus loin que la politique de Paul Reclus
L’activité de la vie que nous rêvons est également éloignée de ce qu’on nomme aujourd’hui le travail et de ce qu’on nomme le vol : on prendra sans demander et cela ne sera pas le vol, on emploiera ses facultés et son activité et cela ne sera pas le travail.
Du sentiment de la nature dans les sociétés modernes
Élisée Reclus nous est d’un grand secours, en nous faisant voir ce que nous ne voulons pas voir, quand dans ce texte il nous représente que la puissance prédatrice du capital va jusqu’à s’attaquer à l’infini de ce qui n’a pas de prix. Encore que la volupté dont s’accompagne pour lui le sentiment de la nature, prouve que cet infini, nous en sommes aussi porteurs et qu’il appartient à chacun de l’utiliser comme la plus déconcertante arme dissuasive contre ce qui enlaidit, amoindrit et asservit. Aujourd’hui que nous sommes le dos au mur face à l’abîme, c’est peut-être une de nos dernières chances. (Préface de Annie Le Brun)
Contre la morale de l’effroi
Ces textes, écrits dans un style clair et vivant, rappellent, loin de tout ton polémique, que l’anarchie – le refus de toute domination – est aussi ancienne que l’humanité et que ses principes sont ancrés au cœur même de chaque individu. Élisée Reclus condamne une société qui repose sur la contrainte permanente, dominée par des idéologues ou des théocrates. Il plaide pour la réconciliation des hommes et des femmes et la création de communautés libres, avant d’évoquer des expériences tentées et réussies au cours de l’histoire du monde.
Histoire de la Guerre de Sécession aux États-Unis 1861-1865 de Élisée Reclus
La guerre de Sécession aux États-Unis fut une guerre totale. Le sang coula à flots durant les combats entre les Unionistes (États du Nord) et les Confédérés sécessionnistes (États du Sud) adeptes de l’esclavage. Précepteur dans la famille d’un planteur esclavagiste, le jeune géographe et anarchiste Élisée Reclus avait vécu trois ans en Louisiane. Il s’y était forgé une connaissance intime de l’Amérique » terre de l’esclavage « . Parues dans la Revue des Deux Mondes à laquelle il collabora abondamment, les études historiques réunies dans ce volume analysent les forces des belligérants sous un angle politique, social et géostratégique original pour l’époque. On y découvre comment un pacifiste se fait le chroniqueur d’un » carnage complètement inutile « , avec l’espoir de voir disparaître » le spectacle de la servitude « .
Méditations catastrophiques de Élie Faure
Neveu d’Élysée et d’Élie, auteur d’une remarquable Histoire de l’Art, Élie Faure (1873-1937) s’engagea aussi sans réserve du coté des Républicains Espagnols et contre la montée des fascismes en Europe.
Prétendre persuader le monde que l’association de ce haut clergé gavé d’or et d’ignorance, de ces sinistres généraux d’opérette et de boucherie et de ces propriétaires fonciers abrutis par des siècles de domination sans contrainte et d’inculture sans élégance, représentent l’esprit et la morale est bien la plus lugubre des farces.
Ce sont les professeurs d’esprit et de morale qui massacrent les innocents.
Entré dans la soixantaine , Elie Faure , amoureux fou de l’Espagne , se consacre avec acharnement à la cause des républicains espagnols , pris en tenailles par les offensives des nationalistes . Surtout , il alerte l’opinion française sur la dimension européenne de cette guerre civile , où il décèle immédiatement le soutien de l’Allemagne nazie et de l’Italie mussolinienne à la rébellion franquiste . Il rédige nombre d’articles , de pétitions , s’engage jusqu’aux limites de ses forces pour faire prendre conscience du danger et de la catastrophe mondiale qui menace .
» Méditations catastrophiques » réunit l’ensemble de ces textes sur l’Espagne et sa situation depuis la révolte des Asturies ( 5 octobre 1934 ) , écrits avec le regard pénétrant de l’historien de l’art.
La révolte des Taiping de Jacques Reclus
Le soulèvement Taiping (1851-1864) préluda à la déconfiture du pouvoir impérial en Chine. Cette rébellion massive et fulgurante contre la « bureaucratie céleste » était animée par un ardent messianisme égalitaire. Partie du sud de la Chine, elle se propagea jusqu’à contrôler durablement plusieurs provinces, établissant sa capitale à Nankin. Elle ne put être jugulée puis écrasée qu’au prix de millions de morts et avec l’active complicité des puissances occidentales prédatrices. La Révolte des Taiping est l’unique ouvrage disponible en langue française sur ce sujet historique majeur. Jacques Reclus fut également le traducteur talentueux, entre autres, du très beau « Récits d’une vie fugitive » de Chen Fou, un des chef-d’œuvre de la littérature chinoise.
Les Taiping, comme tant d’autres soulèvements de l’histoire, se sont heurtés aux contradictions inhérentes à la définition d’un ordre rebelle. Faut-il se borner à harceler l’adversaire, à rendre manifeste sa déchéance, à combattre, à détruire ? ou faut-il à son tour se hasarder à construire une nouvelle machine sociale, nécessairement tributaire de toutes sortes de servitudes et d’obligations ? La révolte peut-elle se traduire et s’informer en une structure stable, sans pour cela se réifier en une entité qui impose ses propres exigences. Les Taiping ont d’abord mené la guerre de mouvement, la guerre du peuple, et des foules immenses de paysans se levaient pour les acclamer à mesure qu’ils avançaient du lointain Sud-Ouest. Mais, à partir de leur installation à Nankin en 1851, ils ont créé un appareil politique. Ils se sont donnés une capitale, un système politique, une administration bureaucratique, une couche dirigeante; tout cela impliquait que le pouvoir nouveau demande toujours davantage à la paysannerie, désormais sujette d’un gouvernement, et non plus force motrice du mouvement.
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