Si l’on se limite ne serait-ce qu’à la réalité sociale en France, on voit bien que rien ne va plus, en effet. Mais l’on voit aussi que les révoltes se succèdent de manière sectorisée, en demeurant quasiment sans liens entre elles. C’est là que l’on constate à quel point la vielle technique de domination consistant à diviser les populations, à les dresser les unes contre les autres, fonctionne encore très bien. En demeurant limité à son horizon personnel, en ignorant tout ce qui est au-delà, en demeurant passif dès que l’on a le sentiment que l’on n’est pas directement concerné, on cautionne finalement toutes les logiques répressives. 45000 policiers surarmés déployés sur le terrain peuvent « pacifier » temporairement les banlieues effectivement. Les mêmes ont « pacifié » le mouvement gilets jaunes, puis le mouvement des retraites ainsi que de multiples révoltes sectorielles toutes aussi légitimes, sous le regard vaguement inquiet mais finalement indifférent de tous ceux qui n’étaient pas ou, plutôt, ne se sentaient pas directement concernés, sur le moment. Sur un fil de commentaires d’un site d’actualité, on put ainsi lire : « On est tranquille à la campagne ». Rien ne peut réjouir davantage le système de domination que cette sottise rémanente qui fait que si l’on n’a pas directement le « feu au cul », tout va bien …
Nous Communalistes, nous nous devons d’avoir tout particulièrement cette conscience à l’esprit quand nous envisageons le monde que nous espérons car cette indifférence est aussi ce qu’il nous faut absolument dépasser.