On constate aujourd’hui que le terme « fasciste » est utilisé à toutes les sauces et d’une manière totalement confusionniste. Des gens d’extrême droite traitent désormais leurs contradicteurs de « fascistes ». Des tendances se disant anarchistes désignent d’autres tendances anarchistes comme suspects de penchant au fascisme. Bref, c’est n’importe quoi et il faut donc éviter de se faire piéger dans cette confusion. Un certain savoir historique est pour cela indispensable mais aussi un effort de clarté sur le sens des mots. Il nous faut cesser d’agiter des mots en tous sens et de manière souvent abusive quand nous voyons bien que nous ne participons nullement ainsi à la clarté des choses. Une chose est certaine, c’est que la domination contemporaine s’appuie en grande part désormais sur cette confusion du sens des mots qu’elle manipule à sa guise et en fonction de ses propres priorités. Creusant ainsi des séparations artificielles dans les populations qu’elle cherche à contrôler. Oui, des tendances fascisantes sont bien à l’œuvre actuellement, dans un moment où le système capitaliste global vire, pour se survivre, dans des logiques de plus en plus totalitaires. Nous ne nous libérerons pas de cela par des anathèmes, en participant à accentuer des clivages inutiles et en alimentant la haine. Il y a au contraire un effort permanent à faire pour éclaircir les débats, dénouer les contradictions, encourager à la réflexion, retrouver le sens du commun qui passe aussi par l’élaboration d’un commun du sens.

En prolongement de ce bref article, on consultera avec profit :