« URBANISME » – Abécédaire de l’Écologie Sociale

Dans les temps présent, il ne s’agit de rien d’autre que de l’organisation capitalistique de l’espace et des territoires. En aucun cas les populations concernées ne seront consultées sur les aménagements concernant pourtant directement leurs lieux de vie et leur réalités quotidiennes ; sauf de manière purement formelle où leur sera exposé ce qui a déjà été décidé préalablement.

L’aménagement du territoire se présente désormais sous forme de kits adaptables quasiment en tous lieux, kits composés de matériaux de médiocre qualité et tristement fonctionnel que l’on retrouvera donc à peu près partout ; avec comme conséquence une uniformisation généralisée des espaces de vie commune et un effacement de tout ce qui pouvait leur donner un caractère particulier, une identité.

On pourrait s’interroger à juste droit sur ce qui, dans l’idéologie du capitalisme, détermine ce besoin forcené de tout uniformiser, banaliser, et de détruire les imaginaires. Mais la réponse est dans ce qui constitue cette idéologie totalisante, son besoin de contrôle de plus en plus marqué de toute l’activité humaine qui doit être canalisée et dirigée uniquement en fonction des exigences de l’Économie politique. Le bras armé du Capital, c’est à dire l’État, est là pour y veiller et se charger de cette planification qui sera ensuite confiée aux grandes entreprises du secteur privé avec de juteux bénéfices à la clé que se partageront les actionnaires.

On remarquera que cette planification aveugle aux particularismes n’estime donc pas devoir en tenir compte d’aucune façon mais que c’est au contraire aux territoires de devoir s’adapter à ses exigences.

Dans les cas où certains quartiers, bourgs ou villages, présenteraient de par leur histoire séculaire une trop grande accumulation de ces particularismes, on se dépêchera de les muséifier, de les touristifier jusqu’à les rendre inhabitables pour leurs anciens habitants fortement incités à aller voir ailleurs.

Cet enlaidissement de tout l’espace urbain, s’étendant désormais très largement dans les campagnes, s’accompagne d’une volonté d’en finir avec tout espace public qui ne présenterait pas de caractère de rentabilité. Et cela exige des non-lieux où il n’y a aucune raison de s’arrêter au-delà d’événementiels eux-mêmes directement liés au commerce. Après, circulez, il n’y a rien à voir !

Cette volonté d’uniformisation urbanistique trouve également sa source dans la volonté idéologique du capital d’en finir avec les liens sociaux, avec la possibilité de rencontres, de débats où ce qui fait sens commun retrouverait Place et pourrait s’opposer à son désir de domination sans partage.

Si la démocratie retrouve un jour une quelconque signification au-delà des piteuses représentations dans lesquelles l’ont relégué la présente organisation sociale, elle aura prioritairement à se ré-emparer des espaces du commun pour qu’ils puissent précisément lui faire place, retrouver leur fonction dédiée prioritairement à la vie publique, au plaisir de la rencontre, de la surprise et de l’imprévu, à tout ce qui donne véritablement sens à la vie et que cet urbanisme totalitaire cherche à abolir.


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