« CONFUSION » – Abécédaire de l’Écologie Sociale

« Ce qui importe pour comprendre le moment contemporain, c’est le délitement des sens et des réalités, non pas comme conséquence directe d’un mainmise des forces instituées sur la réalité, mais au contraire comme indice central de leur perte de contrôle, parce qu’elles sont dans l’incapacité d’empêcher, ou de limiter, les glissements, dérives, détournements, dilutions de l’ordre historique qu’elles prétendent pourtant continuer à incarner. » Louis de Colmar

Pour dire cela autrement, il semblerait bien que plus le système tente de renforcer ses mesures de contrôle sur la structure sociale, de renforcer son emprise et plus il participe de sa confusion et de son incohérence. Si de ce fait, cette société devient de plus en plus invivable, il ne faut pas y voir seulement le renforcement totalitaire qui l’accompagne mais aussi les signes de dissolution de ce système.

On ne peut enfermer le vivant dans un carcan d’artificialité sans conséquence sur la totalité. L’idéologie du capitalisme, du système marchand, est bien désormais en train de se heurter frontalement à ses propres contradictions. Nous ne sommes plus ici dans une projection de ce qui pourrait advenir (comme dans les analyses de Marx) mais dans le temps historique de cette dissolution.

Cela ne nous donne pas les clés pour nous en sortir mais cela peut nous éviter de nous égarer en des interprétations erronées de la situation présente.

2 commentaires

  1. Je n’arrive pas à saisir le sens de cette phrase « plus le système tente de renforcer ses mesures de contrôle sur la structure sociale », puisqu’il apparaît que ce sont les gouvernements qui agissent pour renforcer les mesures de contrôle, au profit du système bien sûr et sous son influence.

    • Il me semble que ce que l’auteur de cette citation veut signifier ici, c’est une caractéristique du moment présent, une sorte d’aboutissement des contradictions du système (de la megamachine pour simplifier). Celui-ci se voit dans l’obligation de resserrer partout son contrôle des choses (à l’encontre de son soi-disant libéralisme) parce qu’à ce stade historique son « ordre » s’écroule parce qu’envahi de plus en plus par un non-sens toujours plus visible au plus grand nombre. Et non seulement visible mais vécu presque quotidiennement par ceux-là. Il y voit donc le signe, comme disait Hegel, « que quelque chose d’autre est en marche » et pas seulement une pure négativité.
      « L’humanité n’a pas vieilli. Elle peut à chaque instant retrouver, intacts, ses pouvoirs d’embellissement. C’est le monde qu’elle s’est fabriqué qui vieillit de plus en plus vite, drainé par ses nouveautés incessantes, se fissurant à chaque instant, se regardant tomber en miettes.  » Jaime Semprun

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