La révolution n’est donc pas seulement rendue nécessaire parce qu’elle est le seul moyen de renverser la classe dominante, elle l’est également parce que seule une révolution permettra à la classe qui renverse l’autre de balayer toute la pourriture du vieux système qui lui colle après et de devenir apte à fonder la société sur des bases nouvelles. (Marx)
La lutte contre les dominations et les discriminations est donc l’ultime déchet du réformisme. Il réclame l’accès de tous et toutes aux postes de pouvoir et aux marchandises, même les plus aliénantes. Ce féminisme de « marcheuse » n’invite pas les femmes ou les homos à changer la société, mais à y réussir. (Tomjo)
Cette volonté de marginalisation du concept de classe se situe, sur le long terme, dans la gauche sociétale sous influence postmoderne, dans une claire perspective de recodage du combat pour l’émancipation à partir des seules «identités dominées» et par une «mise à l’écart de la discussion» – comme disait Bourdieu – de la question de «classe», celle qui permet de comprendre que, pour être dominé(e), on ne l’est pas de la même façon selon qu’on vienne d’ici ou de là. (Freddy Gomez)
La femme moderne, égale de l’homme obsolète, ne monte pas, elle descend l’échelle de la liberté. Au fur et à mesure du siècle, l’émancipation de la femme s’est développée en sens contraire de la différence féminine. Tout comme le développement de la démocratie est allé dans le sens contraire des libertés de la personne. La libération résidait dans la différence. La conquête de la liberté, marquée du sceau de la différence, a abouti sur un autre chemin interrompu. La révolution des femmes est l’une des révolutions manquées du vingtième siècle. (Mario Tronti)
Face aux plans d’urgence, aux situations de crise, j’exerce mon droit à la naïveté de penser que le monde existe, que la vie n’est pas une abstraction. J’exerce ma seule force, ma miette de force celle de déménager l’ordre des phrases, l’ordre des choses, l’ordre des mots dans la phrase. L’anarchie est une solitude qui n’a pas peur d’inventer son langage, une connaissance climatique de bouleversements silencieux. L’appel d’air est son ouvrage. Elle se mêle au vivant – cendre naufragère sur le bitume brûlant (…) Juste la matière insolente où je puise ma forme. Non pas, je pense donc je suis, mais j’y suis donc je pense. (Natanaële Chatelain)
A travers ce médiateur étranger, l’homme au lieu d’être lui-même le médiateur de l’homme, aperçoit sa volonté, son activité, son rapport avec autrui comme une puissance indépendante de lui et des autres. Le voilà au comble de la servitude. Rien d’étonnant à ce que ce médiateur se change en un vrai dieu, car le médiateur règne en vraie puissance sur les choses sur lesquelles il me sert d’intermédiaire. Son culte devient une fin en soi. Les objets, isolés de ce médiateur, ont perdu leur valeur. Il est la médiation entre les productions des hommes, mais une médiation aliénée, l’activité générique de l’homme séparée de l’homme. ( Sur l’argent – Marx)
L’argent en tant que forme sociale de la richesse est incompatible avec toute communauté qui règle elle-même ses affaires. (Jappe)
Le seul signe auquel on reconnaissait l’utilité des produits, était qu’il se trouvât des acheteurs — raisonnables ou stupides, peu importait. (William Morris)
Le capitalisme ne produira pas seulement des injustices économiques ; étant donné sa loi d’accumulation, son impératif de la croissance-ou-la-mort, qui découlent de la concurrence sur le marché lui-même, il détruira certainement la vie sociale. Il ne peut pas y avoir de compromis avec cet ordre social. (Murray Bookchin)
Ils sont nombreux, ceux qui avaient accepté que l’humanité soit organisée comme une machine à broyer les vies, et qui aujourd’hui s’insurgent, au moins verbalement, contre l’emballement de cette machine. (Bourlier)
C’est tout ce qui est et dont on s’accommode si manifestement qui est sans plus offrir d’issue. (Michel Surya)